Cadillac CT5 V Blackwing, dernière survivante

Soyons clairs : il existera des Cadillac pour des années encore. Mais des Cadillac de la nature de la CT5 V Blackwing, c’est terminé. J’ai eu, je dois le dire, le bonheur d’avoir entre les mains probablement le dernier vestige d’une déclaration tout américaine de puissance. Car il faut le dire, la Blackwing est à la fois puissance et confort, réunissant les éléments d’une exceptionnelle conduite.

Collaboration spéciale, Marc Bouchard journaliste automobile

Pensez-y! Quel véhicule est encore aujourd’hui doté d’un moteur 8 cylindres, d’une boîte manuelle 6 vitesses, et suspensions Magnetic ride de grande qualité, de sièges sport en fibre de carbone, tout en proposant un confort indéniable, une qualité d’assemblage sans reproche dans un emballage de luxe? Elles se font rares, pour ne pas dire inexistantes du côté américain.

Il y a bien quelques Allemandes, et la CT5 Blackwing lance un véritable direct aux BMW M5 de ce monde, mais la réalité, c’est qu’elles deviennent quasiment des fruits défendus, au moment où l’électrification devient une obligation. Cadillac n’y échappe pas, attendant avec impatience le Lyriq et d’autres modèles sous peu. La Blackwing est alors, on peut le constater, la dernière rebelle de la famille.

Une conduite spectaculaire

Réglons tout de suite la chose : tout, de la CT5 Blackwing, est spectaculaire. De son allure esthétiquement discrète, mais totalement raffinée à sa conduite dynamique qui va bien au-delà de nos attentes. Il faut dire que la plateforme, inspirée de celle de la Camaro, assure une rigidité sans reproche à la bête.

Pour pousser l’audace encore plus loin, ouvrez le capot et admirez le moteur V8 6,2 litres suralimenté que les plus perspicaces auront reconnus de l’ancienne Corvette Z06. Au menu, 668 chevaux et des centaines de livres-pied de couple qui se déchaînent dès que l’on appuie avec insistance sur l’accélérateur.

Jumelé tout cela à une boîte de vitesse manuelle (oui oui, une manuelle ce qui contribue encore à l’excentricité du modèle) aux rapports assez longs pour nous permettre de dominer le régime moteur sans effort, et vous aurez une idée de la performance.

Doublez tout cela de la quatrième génération des suspensions Magnetic Ride que l’on peut moduler notamment grâce à la présence d’un bouton de réglage V sur le volant, et vous voilà en route pour une randonnée qui n’a rien de commun avec la traditionnelle Cadillac.

Confort et support

Pour contrôler le tout, notre CT5 Blackwing d’essai était dotée de plusieurs options, coûteuses doit-on le préciser, mais exceptionnellement confortables. C’est le cas des sièges sport avec coque en fibre de carbone dont les réglages sont simples, et le support indéniable.

Parce que c’est une Cadillac, non seulement sont-ils efficaces du point de vue sportif, mais ils sont aussi dotés de chauffage, de ventilation et d’une forme de massage élémentaire. Ces deux dernières options sont bruyantes et peu conviviales pour les autres occupants, mais plutôt agréables pour les passagers avant.

Parlant des occupants arrière, ils sont largement victimes de la forme coupée du hayon de la CT5. Parlez-en à Fiston qui, du haut de ses 6 pieds et 3 pouces, ne pouvait littéralement pas trop bouger, ayant la tête bien appuyée au plafond et les genoux logés dans l’arrière de mon banc. Évidemment, tous n’ont pas cette taille, mais le souci est bien réel en matière de dégagement.

Pour le reste, une Cadillac demeure une Cadillac. Non, la CT5 Blackwing ne dispose pas du dernier chapitre du système d’infodivertissement animé par Google, mais celui qu’elle propose n’est pas si vilain. Nettement mieux que le défunt, et catastrophique, CUE d’origine chez Cadillac.

Le bémol de cette voiture, c’est son prix et son relatif anonymat. Précisons qu’elle valait quand même plus de 110 000$ avec les nombreuses options qui l’équipaient. Ma voiture d’essai arborait des roues bronze et des étriers de freins bronze, alors qu’elle portait plutôt une robe noire. L’effet était réussi, mais pas spectaculaire et si ce n’avait été du ronron rassurant et parfois explosif du moteur, pas certain que la voiture aurait fait tourner les têtes.

Ce qui, avouons-le, est bien dommage.  Car la CT5 V Blackwing mérite qu’on la regarde et qu’on l’admire. Il aurait fallu que je l’amène devant un endroit branché de la rue Crescent à Montréal sans doute, pour qu’elle soit plus à son aise et suscite l’admiration. Mais j’avoue que j’ai préféré mes randonnées sur des chemins de campagne sinueux, histoire de m’amuser au volant!

Dans le balado

Cette semaine, il est question de la Blackwing, évidemment, mais il est aussi question du Lexus RX 2023, un véhicule essayé dans la région de la Californie et qui constitue un chaînon important de la famille Lexus. Mieux encore, assemblé au Canada, il suscite notre fierté.

William propose aussi quelques nouvelles, dont un usage, disons moins fréquent, d’une camionnette électrique Rivian. Il donne même un petit truc pour économiser de l’essence.

Bonne écoute!