Diane Lebouthillier devient ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière

La députée libérale de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine, Diane Lebouthillier, se voit confier le ministère des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne par le premier ministre Justin Trudeau.

Cette nomination est bien accueillie par le milieu des pêches et la classe politique gaspésienne, notamment parce que ce secteur est important pour l’économie régionale.

Lorsque Diane Lebouthillier a prêté serment à Rideau Hall, elle s’est exprimée avec beaucoup d’émotion alors qu’en coulisse, on mentionne qu’elle rêvait de ce ministère depuis longtemps elle qui était ministre du Revenu national depuis sa première élection en 2015.

L’élue aura maintenant sous sa responsabilité notamment le phare de Cap-des-Rosiers et devra gérer un possible moratoire sur la crevette en plus des difficultés dans d’autres pêches.

Ce changement de portefeuille laisse croire que Diane Lebouthillier sera candidate aux prochaines élections.

« Je lui souhaite d’abord bonne chance », mentionne d’entrée de jeu la députée bloquiste d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia, Kristina Michaud. Selon elle, les gens de la Gaspésie espéraient la voir à ce poste puisque c’est un sujet important dans la région.

« Est-ce que c’est un choix stratégique ? Électoraliste ? Avec le redécoupage électoral, peut-être qu’on veut la mettre dans un poste important. C’est peut-être un geste stratégique de M. Trudeau », soutient la députée de la circonscription voisine.

Le secteur des pêches vit des bouleversements et représente un grand défi avec notamment la situation préoccupante dans le secteur de la crevette et le moratoire sur la pêche pélagique.

« Il y a beaucoup de pain sur la planche et les attentes sont très très élevées. Est-ce qu’elle sera capable de livrer la marchandise ? C’est ce qu’on se demande à l’heure actuelle », poursuit Mme Michaud qui avance que Mme Lebouthillier n’a pas facilité l’accès aux autres membres du cabinet.

Le ministre québécois des Pêches a réagi sur Twitter à la nomination de son homologue fédéral d’abord en la félicitant. « Il y a plusieurs défis dans le secteur des pêches et la collaboration du fédéral est essentielle pour la suite », a écrit André Lamontagne qui ne donne pas d’entrevue étant en vacances.

« C’est une bonne nouvelle de voir que notre députée va continuer à siéger au conseil des ministres. C’est une bonne nouvelle pour nous car on a pleins de dossiers majeurs rattachés à ce ministère », évoque le maire de Gaspé et préfet de la MRC de la Côte-de-Gaspé, Daniel Côté, citant les dossiers de la crise à venir dans la crevette où 800 emplois sont à l’enjeu dans le secteur de Rivière-au-Renard ou le phare de Cap-des-Rosiers.

Un moratoire sur la crevette toucherait aussi la Matanie, la Côte-Nord, le Nouveau-Brunswick ou Terre-Neuve-et-Labrador. « Ça va prendre une forme de mesure compensatoire. Elle sait dans quoi elle s’embarque. Elle souhaitait je pense avoir ce ministère depuis longtemps selon les échos de coulisse que j’en ai. Je suis convaincu que la sensibilité sera au rendez-vous », poursuit M. Côté.

« Je vais lui souhaiter bonne chance de convaincre la machine fédérale d’accorder beaucoup plus d’attention à ces dossiers », ajoute M. Côté.

Le secteur des pêches est relativement satisfait de cette nomination.

« Ça faisait 40 ans qu’il n’y avait pas eu un ministre fédéral des Pêches du Québec. En plus, c’est quelqu’un de notre circonscription. On est content », lance le directeur général de la Coopérative des Capitaines propriétaires de la Gaspésie, Claudio Bernatchez.

Selon lui, le fait que Diane Lebouthillier a grandi dans le secteur des pêches et qui connaît les enjeux de l’industrie est un avantage, malgré les défis qui pointent à l’horizon.

« Elle ne pourra pas faire de miracle, mais on sait qu’elle fera tout ce qu’elle peut pour atténuer tout ce qui s’en vient et elle sera celle qui va initier un changement au sein du MPO pour qu’on puisse se doter d’une stratégie plus nationale qui prenne en compte différents facteurs tels une gestion intégrée et une approche écosystémique dans la prise de décision », poursuit M. Bernatchez.

Pour sa part, le président du Regroupement des pêcheurs pélagiques professionnels du Sud de la Gaspésie, Ghislain Collin, est content de voir Diane Lebouthillier prendre cette fonction puisqu’elle connaît déjà le dossier des pêcheurs.

« C’est une bonne nouvelle pour nous. Elle connaît le milieu et l’injustice que les pêcheurs pélagiques ont subi », mentionne M. Collin qui n’aura pas à réexpliquer le dossier à un nouveau ministre alors qu’ils ont sous le coup d’un moratoire surprise imposé l’an dernier et qu’aucune compensation n’est venue jusqu’à maintenant.

L’entourage de Diane Lebouthillier a fait savoir que la nouvelle ministre des Pêches ne serait pas disponible mercredi pour accorder une entrevue, ayant un agenda chargé.

Collaboration Nelson Sergerie – Magaspesie.ca