Énergie éolienne : Hydro-Québec est partenaire dans deux des projets de l’Alliance de l’Est

Hydro-Québec devient partenaire dans deux des sept projets que l’Alliance de l’Est a déposé jeudi dernier en vue des appels d’offres de 480 mégawatts d’énergie de sources renouvelables et 300 autres réservés à l’éolien lancés en décembre dernier.

Collaboration de Nelson Sergerie, Magaspesie.ca

L’Alliance, dont fait partie la Régie intermunicipale de l’énergie Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, a déposé pour un peu plus de 1000 mégawatts de projets en partenariat avec des entreprises privées.

La société d’État est donc impliquée dans le projet éolien Matapédia, situé sur les territoires non organisés de Routhierville et de Rivière-Vaseuse, dans la MRC de La Matapédia d’une capacité proposée de près de 300 mégawatts ainsi que le projet éolien de la Madawaska, situé sur les territoires de la ville de Dégelis et de la municipalité de Saint-Jean-de-la-Lande, dans la MRC de Témiscouata qui évoque entre 33 et 50 éoliennes, selon l’option retenue, pour un maximum de 300 mégawatts.

Les deux parcs sont situés au Bas-Saint-Laurent.

L’Alliance et les promoteurs proposent de construire et d’exploiter les parcs en question dans le cadre d’un partenariat égalitaire avec Hydro-Québec, à 33,3 % des parts chacun.

« C’est un coup de génie. Un coup de maître. On voit qu’il y a virage à 180 degrés dans le développement de la filière éolienne. Hydro-Québec a identifié dans sa planification stratégique qui allait se lancer dans la production de 3000 mégawatts. Nous, dans le contexte d’appels d’offres, on s’est dit c’est notre chance », lance spontanément le président de la régie gaspésienne, Simon Deschênes.

Les discussions se sont faites assez rapidement alors que les tractations se sont enclenchées en avril dernier, après avoir vu une conclusion d’entente entre une entreprise privée et Hydro-Québec dans Charlevoix « avec très peu de participation communautaire », mentionne M. Deschênes.

« Afin de ne pas répéter l’erreur, on a invité Hydro-Québec afin d’éviter qu’il soit cavalier seul et l’impliquer dans les projets communautaires. Je pense que c’est un tour de force et ça envoie un message clair et positif et on voit une volonté de contribuer avec les communautés, en partenariat. C’est ce qu’on a réussi à faire », souligne le président.

 « L’Alliance de l’Est nous a proposé d’être partenaires dans le cadre de l’appel d’offres pour l’acquisition de 480 mégawatts d’énergie renouvelable. C’est avec enthousiasme que nous avons accepté cette invitation, qui cadre parfaitement avec notre volonté de saisir les occasions de collaborer avec les acteurs du milieu pour développer des projets éoliens, conformément à notre plan stratégique. Il y aura d’autres partenariats de ce genre dans le futur, et nous sommes ouverts à discuter de tout projet potentiel », explique Mathieu Johnson, vice-président – Stratégies, évolution de l’entreprise et développement à Hydro-Québec.   

« Le partenariat avec Hydro-Québec ouvre grandes les portes lorsque la société d’État déploiera sa planification stratégique de 3000 mégawatts. On va probablement être également un partenaire privilégié avec l’élaboration de différents parcs éoliens dans l’Est du Québec. C’est un placement à long terme », mentionne M. Deschênes.

Un autre appel d’offres doit être lancé en décembre prochain pour 1000 mégawatts réservés à l’éolien et 1300 autres pour du renouvelable annoncé au printemps à Gaspé par le premier ministre François Legault.

« C’est un début. Le canal de communication est établi. On parle vraiment de partenaires. On va avoir des rencontres de travail. On est déjà à la table pour préparer le futur de l’Alliance de l’Est, le futur des prochains appels d’offres, affirme M. Deschênes. On voit grand et on voit loin devant ! »   

Le président de l’Union des municipalités du Québec se réjouit de voir Hydro-Québec devenir partenaire dans des projets communautaires éoliens.

« Pour nous, ce qui est important, c’est qu’Hydro-Québec travaille avec le milieu. Ce qu’on n’aimerait pas, c’est qu’Hydro-Québec développe seul ses parcs éoliens, sans l’apport du milieu alors que le milieu a développé l’expertise. De voir le partenariat entre du privé, Hydro-Québec et des régies municipales, c’est intéressant », mentionne Daniel Côté qui est aussi maire de Gaspé.

Si Hydro-Québec faisait cavalier seul, les municipalités perdraient des milliers de dollars en redevances, rappelle M. Côté.

Bon an, mal an, l’Alliance de l’Est verse 15 millions $ en redevances.

La régie gaspésienne a envoyé 4,5 millions $ aux municipalités membres l’an dernier.

Seulement qu’à Gaspé, la redevance s’élève à près de 800 000 $ par année.

L’UMQ réclame que le milieu communautaire fasse partie de tous projets futurs de développement de l’éolien alors que la société d’État a prévu 3000 mégawatts de ce type d’énergie dans son plan de développement stratégique.