Éphémérides du 25 juin : Matane la dernière ville canadienne avant Gaspé en 1932

Le presbytère et l’église Saint-Jérôme avant l’incendie de cette dernière en 1932. Archives Société d’histoire et de généalogie de Matane

Le 25 juin 1932, selon un article du journal Le Gaspésien, la ville de Matane, sur la rive sud du Saint-Laurent, est comme le centre de la côte d’Argent canadienne, qui s’étend du Bic à Sainte-Anne des Monts.

Et où se trouvent des plages exquises, de merveilleux endroits de villégiature. Matane est en quelque sorte, avant Gaspé, la dernière ville canadienne au long du boulevard Perron.

Au sortir des falaises abruptes de la péninsule de Gaspé, les côteaux adoucis qui s’échelonnent graduellement, dès Sainte-Félicité et Petite Matane, pour former à plusieurs lieux en arrière, la chaîne abaissée des Alleghanys, donnent à toute la région de Matane ! es un caractère bien différent de celles qui l’avoisinent.

La première page du journal Le Gaspésien du 25 juin 1932. Archives Société d’histoire et de généalogie de Matane

Population de plus de 5 000 âmes

La petite ville de Matane renferme une population de plus de 5 000 âmes, presqu’entièrement française. C’est un grand village parfaitement organisé à tous points de vue. C’est le centre industriel le plus important à l’est de Rimouski et celui où, dans les temps troublés que nous vivons, la stabilité des affaires s’est révélée être la plus permanente.

Sa population ouvrière est surtout employée aux manufactures de bois de construction et de bois de pulpe. Sa situation, comme tête de ligne de chemin de fer et son port si abrité en font un centre commercial de première importance et lui assurent une prospérité stable, que la crise mondiale a à peine ébranlée.

Quand la Gaspésie aura enfin été mise en valeur, quand elle sera dotée des routes et des chemins qu’elle mérite, quand elle sera pourvue des moyens de communications rapides qui lui sont indispensables, quand une voie ferrée la traversera toute entière, et dans sa longueur et sa largeur, Matane sera appelée à prendre place parmi les très grandes villes de notre province. Qu’il soit question de transport ferroviaire, de développements miniers, de réorganisation des pêcheries, le port et la ville de Matane sont appelés très certainement à connaître une ère nouvelle de fort grande prospérité.

Une Chambre de Commerce déjà ancienne

La ville de Matane possède une Chambre de Commerce déjà ancienne. Elle fut incorporée, en effet, le 3 avril 1913, et son premier président, qui le demeura jusqu’à 1927, fut Monsieur L.-J. Levasseur, décédé depuis lors, tandis que Monsieur L.-P. Bilodeau fut son secrétaire, de 1913 à 1923.

Ses dirigeants, depuis sa fondation, ont toujours pleinement réalisé ce que pourrait être l’avenir de leur ville, si la Gaspésie pouvait enfin connaître des heures meilleures.

En effet, même au temps de la prospérité générale, il semblerait qu’un mauvais vouloir on ne peut plus déplorable ait toujours tenu la Gaspésie en dehors du développement des autres parties de la province. Mais les plus mauvais errements ne durent pas toujours et l’on peut espérer désormais que la Gaspésie sera enfin « équipée » comme elle le mérite dès que la situation redeviendra plus normale, et sa Chambre de Commerce, alors, pourra appliquer le programme qui est le sien depuis sa fondation.

Port de mer remarquable

Jusqu’ici, elle n’a rien négligé pour l’avancement de la ville de Matane, au point de vue industriel, au point de vue touristique et sportif, et a consacré également une grande partie de ses efforts à l’amélioration de l’industrie de la pêche, à celle du port de mer remarquable que représente son havre et au prolongement du Canada & Gulf Terminal Railway à travers toute la péninsule de Gaspé.

Elle s’est efforcée toujours de démontrer aux autorités compétentes, comme aussi à l’opinion publique, que pour l’exportation du bois et des produits miniers de la péninsule toute entière, surtout au jour où le chemin de fer sera prolongé jusqu’aux régions des hauts plateaux gaspésiens où se trouvent les plus importantes régions minières, le port de Matane deviendra, par la force même des choses, le centre maritime le plus considérable de toute la Côte Sud. Il est déjà, du reste, le seul point central d’où peuvent être atteints les différents postes de la Côte Nord.

Le phare de Matane en 1932. Archives Société d’histoire et de généalogie de Matane – Studio Victor Sirois

Autres éphémérides

Le 25 juin 1870, publication dans la Gazette officielle du Québec du décret d’érection civile de la paroisse de Sainte-Félicité. Ne pas confondre l’érection civile de la paroisse, survenue six mois après l’érection canonique, avec la reconnaissance officielle de la municipalité du Canton Saint-Denis par le Conseil des ministres.

Le 25 juin 1874, visite pastorale de Mgr Jean Langevin à Sainte-Félicité qui compte 1 259 âmes réparties dans 204 familles, deux croix de chemin et quatre écoles situées respectivement à La Longue Pointe, au village, au Grand 2e rang et au Cap-à-la-Baleine.

Le 25 juin 1931, le lieutenant-gouverneur en conseil du Département de l’Instruction publique informe de bien vouloir en vertu de l’ordonnance en conseil du 25 juin 1931, ériger en municipalité scolaire distincte, sous le nom de Municipalité scolaire de Saint-Adelme.

Le 25 juin 1936, noyade d’Edmond Desrosiers âgé de 10 ans et demi. Retrouvé par Yvon Ouellet et son épouse le 17 juillet 1936 au pied du quai de la Hammermill.

Le 25 juin 1953, construction du premier garage construit à Saint-Luc. Donat Therriault le vendra à Paul et André Paquet le 10 janvier 1967.

Le 25 juin 1966, première journée du Festival de la crevette avec Claude Lavigne comme président du comité organisateur. Se déroule jusqu’au 3 juillet.

Le 25 juin 1968, Pierre de Bané est élu député libéral fédéral avec plus de 2 000 voix de majorité sur son plus proche adversaire. 

Le 25 juin 1971, inauguration du barrage Mathieu D’Amours par Gilles Masse, ministre des Richesses naturelles, en présence de Jean Bienvenue, député de Matane et ministre d’État aux Finances. Les gagnants du concours du ministère des Ressources naturelles pour le nom du barrage Mathieu-D’Amours sont : Mme Benoît McMullen de Matane et Hélène Dufour de Baie-des-Sables. Nicole Gagné et Lise Plante partagent ces honneurs.

Le 25 juin 1987, le 50e anniversaire de la Ville de Matane est sous le thème Les Jubilaires de la Ville de MatanePeter Forbes, échevin de 1937, Maurice Gauthier, maire et Aldéa Sirois, présidente des Fêtes du 50e, honorent le Festival de la crevette de leur présence.

Le 25 juin 1999, l’ex-députée libérale de Matane, Claire-Hélène Hovington, est nommée régisseure à la Régie des marchés agricoles et alimentaires. Son mandat fut renouvelé le 12 mai 2004. Après sa défaite en septembre 1994, elle a été régisseure et vice-présidente de la Régie du logement.