
(Texte Nelson Sergerie- magaspesie.ca)
L’ours polaire qui avait été aperçu samedi dans le secteur de Madeleine-Centre, dans la municipalité de Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine, en Haute-Gaspésie, a finalement été abattu dimanche matin par les agents de protection de la faune.
Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs affirme que l’intervention s’est déroulée de façon sécuritaire.
Samedi, neuf agents de protection de la faune de Gaspé et Sainte-Anne-des-Monts ont été dépêchés sur place de même que des policiers de la Sûreté du Québec à la suite d’un signalement indiquant la présence inhabituelle de cet animal près de l’ancien aéroport.
Un poste de commandement a été installé et un hélicoptère et un drone ont été utilisés pour localiser la bête, ce qui a été fait vers 17 heures 30 samedi.
Après analyse de la situation, « considérant sa proximité avec les résidences et la route 132 et le caractère imprévisible de l’ours polaire hors de son habitat naturel, l’animal a été abattu vers 8 heures 30 dimanche matin », écrit le ministère dans un communiqué.
Une nécropsie sera pratiquée afin de déterminer son état de santé.
L’ours polaire est un des plus gros carnivores terrestres. Un mâle peut mesurer jusqu’à deux ou trois mètres et peser jusqu’à 800 kilogrammes. La femelle peut peser jusqu’à 400 kilogrammes.
La présence de la bête si loin au sud demeure très rare.
La décision d’abattre l’animal a été mal reçue sur les réseaux sociaux.
Un citoyen de la Haute-Gaspésie, Jacques Mimeault a écrit « on empêche les pêcheurs d’aller en mer pour protéger les baleines, on dépense une fortune pour protéger une poignée de caribou en Gaspésie et on est incapable de capturer un ours et le remettre dans son habitat », questionne l’homme qui qualifie le geste de « pathétique et incompétent ».
D’autres ont réclamé que le gouvernement fédéral soit saisi du dossier.
Habituellement, la bête vit dans le grand nord, notamment près de la baie d’Hudson.
Un biologiste et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biodiversité nordique à l’Université du Québec à Rimouski interrogé par Radio-Canada, Dominique Berteaux, souligne que « même si ce n’est pas un animal dangereux, les risques étaient grands et comprend la décision d’abattre le prédateur dans la situation particulière ».
L’ours polaire n’est pas une espèce menacée.
Selon SNAP Québec, il y a plus de 10 000 ours polaire au Canada.
L’espèce est désignée espèce préoccupante, selon la Loi sur les espèces en péril du Canada.