La cause du naufrage du caboteur « B.F. » toujours pas élucidée hors de tout doute après 70 ans

Le magazine québécois « En Profondeur » consacre quatre pages au naufrage du « B.F. » et à ses premiers visiteurs. Photo Romain Pelletier

Aboutissement d’années d’exploration et d’entraînement, une première plongée n’aura pas permis d’élucider, hors de tout doute, la cause du naufrage du caboteur « B.F. », des frères Bernier, de Les Méchins, dans la nuit du 14 au 14 mai 1952, en face de Baie-des-Sables, emportant avec lui ses 10 membres d’équipage.

Dans son « Dossier spécial épaves », le magazine québécois « En Profondeur », dédié à la plongée sous toutes ses formes, consacre quatre pages avec photos couleurs à l’épave du « Bernier et Frères » et ses premiers visiteurs, à 74 mètres (242 pieds) de profondeur, le 20 août 2022, soit 70 ans après le malheureux événement.

Plus profonde plongée d’épave jamais réalisée

Selon le magazine, cette aventure technique et humaine sans précédent constitue possiblement la plus profonde plongée d’épave jamais réalisée à ce jour dans l’estuaire maritime du fleuve Saint-Laurent.

« La structure de l’épave demeure fièrement érigée, malgré l’épreuve du temps » a constaté l’équipe composée des plongeurs Ludovic Bouchard et Sébastien Pelletier, du plongeur de sécurité, Francis Pouliot, du capitaine Jean-Pierre Richard et de l’aide en surface, David Tavares.

Coupure de presse traitant du naufrage du « B.F. », d’une longueur de 172 pieds (52,4m) et d’une largeur de 32 pieds (9,7m). Archives Société d’histoire et de généalogie de Matane

Disparition rapide et mystérieuse

En direction de Trois-Rivières et chargé de bois de pâte destinée à la St. Lawrence Pulp and Paper, le « B.F. » a sombré le 14 mai à 2 h 30, en face du village de Baie-des-Sables, à 4,3 milles nautiques.

« Ce n’est que 54 ans plus tard, en 2006, rappelle le magazine, que l’épave est découverte et identifiée par la Commission géologique du Canada ainsi que par des membres du Service hydrographique du Canada.

L’âge du navire, son état, le manque d’expérience de l’équipage et des conditions météorologiques défavorables sont des facteurs ayant visiblement contribué au triste destin du navire.

Mais surtout, les dommages à la coque subis la veille du naufrage, en heurtant le quai à Marsoui lors du chargement, auraient entraîné des voies d’eau dans les cales. De plus, la très lourde cargaison ainsi que la non-fermeture des couvercles d’écoutille, qui ont favorisé l’instabilité et l’accumulation d’eau, permettent de mieux expliquer la disparition rapide et mystérieuse du « B.F. » en pleine nuit, pendant qu’une bonne partie de l’équipage dormait. »

Pour en savoir davantage, le magazine conseille de lire l’ouvrage de l’historien Louis Blanchette, de Sainte-Félicité, paru en 2014. Il s’intitule « Disparu en mer – Le naufrage du B.F., le navire des frères Bernier dans le Saint-Laurent ».

Le 17 mai 2020, la municipalité de Baie-des-Sables a inauguré un monument rendant hommage aux marins du « B.F. ». Photo Romain Pelletier