La garderie privée Les Minis Explorateurs dénonce la concurrence déloyale du gouvernement québécois

Élisabeth Fillion et sa fille Laurence Paradis. Arsenal Media - Photo Romain Pelletier

Sans s’opposer à l’augmentation du nombre de places en service de garde, la garderie privée Les Minis Explorateurs, située sur l’avenue Saint-Rédempteur à Matane, qualifie de concurrence déloyale l’injection de fonds publics de la part de l’État québécois.

À quelques mois de l’ouverture de la troisième installation de 80 places sur le boulevard Dion du Centre de la petite enfance (CPE) et de l’annonce la construction d’une quatrième de 70 places près du Cégep et de son immeuble, l’établissement privé comptant 20 employés crie à l’injustice.

L’idéal : la subventionner comme un CPE

« Actuellement, indique la directrice et copropriétaire Élisabeth Fillion avec Josée Labrie, en CPE les parents déboursent 8,50 $ par jour par enfant tandis qu’en garderie privée, le montant varie entre 10 $ et 22 $, une fois l’application du crédit d’impôt pour frais de garde.

L’idéal, ce serait de nous reconnaître comme un centre de la petite enfance, de nous subventionner, puisque nous avons 70 places, ainsi que remettre en question la construction de la quatrième installation. »

Lancée en septembre 2013, la garderie privée Les Minis Explorateurs est installée sur l’avenue Saint-Rédempteur à proximité du Cégep de Matane. Arsenal Media – Photo Romain Pelletier

Avenir incertain

Ça ne se peut pas, martèle-t-elle, de nous ignorer et de s’installer entre nous et le cégep au coût de plus de 1,3 million $, sans compter les meubles et jouets à acheter, et le personnel à trouver. Ça veut quasiment dire de nous fermer à court, voire à moyen terme, après avoir profité de nous, de nos services depuis que nous sommes ouverts, en septembre 2013! Nous nous sentons comme si nous étions des bouche-trous! »

Aussi, la garderie Les Minis Explorateurs trouve aberrant qu’elle ne puisse pas profiter du projet pilote du ministère de la Famille pour convertir 3 500 places non subventionnées en garderie, car la région du Bas-Saint-Laurent n’est pas admissible. Au bureau du ministre Mathieu Lacombe, on estime très dommage qu’aucune entente n’ait été conclue jusqu’ici.

La garderie déplore aussi que le député de Matane, Pascal Bérubé et la Ville de Matane ne lui aient pas facilité les choses, que ce soit par des pressions auprès du gouvernement ou en offrant des allégements financiers.