La première évacuation aéromédicale par Challenger à Matane depuis 2012

Le maire Eddy Métivier, présent à cette toute première évacuation aéromédicale par Challenger depuis 2012. Photo : Romain Pelletier

Le maire de Matane, Eddy Métivier, ne l’aurait manqué pour rien au monde : l’atterrissage après 10 ans d’un premier Challenger à l’aéroport Russell-Burnett pour une évacuation aéromédicale d’urgence.

Le jet du gouvernement du Québec est venu chercher directement sur le tarmac un patient en cardiologie, transporté par les paramédics en ambulance à partir de l’hôpital de Matane. Aussitôt fait, il est reparti pour Québec.

Pareille évacuation a été rendue possible à la suite de la réfection de la piste de 5 500 pieds terminée en décembre à la suite d’un investissement 13, 4 millions $, dont 9,7 millions $ en aide gouvernementale, y compris pour la future aérogare.

Depuis 2012, l’état de la piste faisait en sorte que c’était devenu impossible. Seuls les Dash-8 à hélices, capable d’atterrir dans des conditions plus difficiles sur une longueur minimale de 3 500 pieds, pouvaient le faire depuis mars 2017. Ils ont d’ailleurs transporté quelque 320 patients.

Les paramédics sur le tarmac de l’aéroport, lors du transfert du patient. Photo : Romain Pelletier

Pertinence d’avoir un aéroport répondant aux normes

Convaincu de la pertinence d’avoir un aéroport répondant aux normes, M. Métivier en avait fait son cheval de bataille depuis des années, même au temps où il était responsable des opérations à l’aéroport et membre du comité de sauvegarde, puis conseiller municipal. Il voulait « redonner à son milieu ». Son slogan : « L’économie peut atterrir chez nous tout en sauvant des vies ».

Aujourd’hui, il est plus qu’heureux de voir un Challenger atterrir ici et mettre  35 minutes à se rendre à Québec, alors qu’il en faut pour 55 pour un Dash-8.

Ce qui peut faire toute une différence quand la vie d’un patient est en jeu, puisque l’ambulance ne met que quelques minutes pour se rendre à l’aéroport municipal dans le secteur de Petit-Matane, au lieu de 45 minutes de route pour l’aéroport régional de Mon Mont-Joli. À cela s’ajoute le fait qu’il y a toujours un médecin à bord du Challenger pour stabiliser l’état d’un patient.

Selon M. Métivier, la possibilité d’obtenir des évacuations aéromédicales rapides contribue à attirer des médecins et des infirmières à l’hôpital de Matane. Ils n’ont alors plus besoin de rendre en ambulance à Mont-Joli, ce qui exige environ trois heures, privant ainsi la Matanie d’une meilleure couverture médicale.

Les gens d’affaires ainsi que les politiciens, eux aussi, profitent de la mise en norme de la piste, puisqu’ils peuvent ainsi se rendre plus rapidement à Matane.

Deux surveillants leur facilitent la tâche : Steven Forbes et Yvon Larouche.

L’avion-ambulance en direction de Québec. Photo : Romain Pelletier