
L’Association du Lac du Portage est catégorique : si la Municipalité de Sainte-Paule décide d’autoriser la construction résidentielle dans la zone boisée de ce plan d’eau à la santé déjà qualifiée de fragile, il sera impossible de le stabiliser.
Tous les résidents des abords du Lac qui subiront les effets négatifs et les pertes de joie de vivre dus à ces nouveaux développements, écrit-elle dans un texte publié sur le réseau social Facebook (https://www.facebook.com/lacduportage).
Au total, 82 propriétaires sur les 146 sont membres de l’Association. Celle-ci partage toutes informations qu’elles disposent par le biais d’une lettre expédiée trois fois l’an.
Quant à la municipalité, elle a manifesté clairement sa volonté d’interdire toute construction d’habitation permanente et usinée dans cette zone si la population dit oui à la nouvelle réglementation proposée.
156 propriétés à son pourtour
Selon l’Association, « sur le plan économique, tant pour la Municipalité de Sainte-Paule que pour le lac du Portage, il est préférable d’avoir un lac en santé qui augmentera les acheteurs potentiels voulant y demeurer, ce qui fera augmenter la valeur des propriétés due au peu de propriétés disponibles pour la vente. Au Québec, les lacs en santé se font de plus en plus rares. »
Elle est d’avis qu’il existe d’autres lacs dans la municipalité où il serait préférable de faire du développement urbain et durable.« Pourquoi ne pas s’y préparer! », demande-t-elle.
Le lac du Portage subit la plus grande charge humaine dans toute la Matanie. Il y a 156 propriétés à son pourtour.
« Déjà en 2007, rappelle-t-elle, il y avait 25 propriétés en trop qui menaçaient la stabilité du plan d’eau. (….) L’élastique était étiré au maximum.
Aujourd’hui en 2023, il faut rajouter toutes les nouvelles constructions, les agrandissements et les résidences permanentes qui se sont ajoutés depuis 2007. Imaginez-vous un peu qu’il se rajoute 10, 20, 30 nouvelles propriétés (jusqu’à une possibilité 150).
Le lac ne pourra compenser ces nouvelles propriétés. Il sera voué à une mort probablement certaine et tout le travail aura été un échec. »
Revégétalisation, éclosions de cyanobactéries et trop de bateaux
Toujours d’après l’Association, le lac subit déjà un trop grand apport en phosphore et en azote. À cela s’ajoute l’apport des sédiments transportés par les ruisseaux.
De plus, ce sera la responsabilité des riverains qui devront revégétaliser les 10 à 15 mètres de la bande riveraine pour absorber l’apport de plus que les nouvelles propriétés qui se construiront dans la zone boisée. Ce sont les gens qui habitent près du Lac qui écoperont et qui payeront pour ces nouvelles exigences.
L’Association s’attend à ce qu’au courant de l’été et l’automne, il y ait alors des éclosions de cyanobactéries qui seront visibles beaucoup plus tôt en saison.
« Proche des quais des riverains, avance-t-elle, la pratique de la baignade ne sera plus possible, tant pour les humains que pour les animaux de compagnie, due aux cyanobactéries. Même la baignade vers le centre du Lac sera moins tentante, car il y aura des tapis de billes de cyanobactéries vertes gluantes. »
Finalement, elle craint que le lac ne devienne la proie de plusieurs amateurs de bateaux provenant de l’extérieur et qu’il n’y ait plus assez de place pour tous (il y en a déjà 125), ce qui amènera des conflits.
D’après la publication « Lac du Portage (Awagantsits) » publiée en 2003 par Victor Sirois, le plan d’eau a une longueur maximale de 2,80 kilomètres ou 1,75 mille et une largeur maximale de 0,75 km, soit 0,47 mille. Sa profondeur moyenne : 15,5 m ou 50 pieds. Le mot Awagantsits signifierait « route tantôt par eau, tantôt par terre » et « petit portage ».