L’Alliance de l’Est a l’autorisation de Québec pour produire de l’énergie renouvelable de toute source

Après plus de deux ans de démarches, l’Alliance de l’Est obtient enfin d’autres compétences pour développer de l’énergie renouvelable.

L’Alliance, qui inclut la Régie intermunicipale de l’énergie de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et la Régie intermunicipale de l’énergie du Bas-Saint-Laurent, possédait les compétences dans l’énergie éolienne, ce qui a permis de développer plusieurs parcs dans l’Est du Québec en partenariat avec l’entreprise privée.

« L’Alliance de l’Est obtient la reconnaissance et la compétence que nous pouvons investir, exploiter et produire de l’électricité dans toute source d’énergie renouvelable. Avec la compétence de stockage, c’est une excellente nouvelle. C’est une prévoyance dans le temps avec les nouvelles technologies ou les nouvelles sources d’énergie qui peuvent émerger dans les prochaines années dans la transition énergétique du Québec », lance avec satisfaction le président de la régie gaspésienne, Simon Deschênes.

L’Alliance avait mis l’accent au départ sur le solaire et le stockage, mais avec les discussions qui ont suivi avec le gouvernement du Québec, les fonctionnaires ont mentionné que Québec regardait pour un projet tous azimuts et pour l’ensemble de la province.

Québec a relancé l’achat d’électricité de source éolienne et en décembre, le choix des projets déposés dans un appel d’offres terminé en juillet sera connu.

Dans ce contexte où l’alliance a déposé 11 projets et aussi avec l’efficacité des parcs actuels, le stockage des surplus d’énergie devient intéressant.

« On fournit nos obligations contractuelles avec Hydro-Québec. Des fois, il nous reste des disponibilités. Le stockage vient faire en sorte de mieux répondre aux arrêts d’entretien des éoliennes ou autre, ça donne une prévoyance d’avoir cette compétence. Mais ça nécessite des investissements et on doit voir avec Hydro-Québec s’il n’y a pas lieu de faire des addendas aux contrats actuels d’achats d’électricité pour voir s’il ne peut pas en acheter davantage », suggère M. Deschênes.

Il rappelle que le Québec n’a plus de surplus d’énergie et la demande continue d’augmenter.

Hydro-Québec devra accroître sa production.

« Toutes les solutions doivent être envisagées. Le stockage fait partie de ces solutions ce qui fait en sorte que les lignes de transport deviennent un enjeu. Est-ce qu’on peut mieux gérer les heures de pointe avec du stockage qu’on peut intégrer dans le réseau ? », avance le président.

Avec le développement de nouveaux parcs éoliens, les lignes de transport sont un enjeu dans un contexte où il a été évoqué à maintes reprises qu’il n’est plus possible d’ajouter des parcs éoliens à l’Est de Rivière-du-Loup en raison d’une incapacité à transporter l’énergie produite via les lignes actuelles.

L’Alliance veut en avoir le cœur net et a commandé une étude à la firme Nergica de Gaspé pour comprendre cette problématique.

« On sait qu’il y a un enjeu de ligne de transport. Hydro-Québec est bien au fait. On a passé une commande à Nergica pour obtenir une étude sur l’état actuel du réseau et ce que ça pourrait prendre. Nous, l’Alliance de l’Est, on va s’outiller avec cette étude avec Nergica, la firme d’experts reconnue au Québec, qui va nous accompagner dans ce mandat. Ça va nous donner un outil autant pour nous que pour Hydro-Québec pour bien comprendre les enjeux de transport considérant qu’on veut avoir des parcs éoliens dans l’Est du Québec, qu’on en veut en Gaspésie. Souvent, on nous dit qu’il y a des goulots d’étranglement. Cette étude viendra appuyer nos nouvelles demandes auprès d’Hydro-Québec comme au gouvernement du Québec de faire l’amélioration des infrastructures de transport d’énergie », justifie M. Deschênes.

Un appel d’offres avait été lancé le 13 décembre 2021 pour 480 mégawatts d’énergie de sources renouvelables et 300 autres réservés à l’éolien. Les soumissions avaient été déposées en juillet et les résultats sont attendus en décembre pour livraison au plus tard en novembre 2026.

Le 20 avril dernier, à Gaspé, le premier ministre François Legault avait ajouté une nouvelle tranche d’appels d’offres, cette fois pour 1000 mégawatts réservés à l’éolien et 1300 autres pour du renouvelable.

L’appel de projets devrait être lancé en décembre et prévoirait 400 mégawatts en 2027, 300 en 2028 et 300 en 2029.