L’artiste Marie-Brigitte Lehouillier présente ses demoiselles au complexe culturel Joseph-Rouleau de Matane

L’exposition est accessible jusqu’au 2 avril à la salle Isabelle-Boulay du complexe culturel Joseph-Rouleau de Matane. Photo : Romain Pelletier

L’artiste, femme de théâtre et conteuse Marie-Brigitte Lehouillier, dit Louyer, ne pouvait choisir meilleure date pour lancer son exposition solo de toiles collage et aquarelle, à la salle Isabelle-Boulay du complexe culturel Joseph-Rouleau de Matane.

En optant pour le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, et jusqu’au 2 avril, elle ne fait que donner plus de poids à ses textes puissants, pour la plupart de son cru, accompagnant les 30 œuvres de la collection « Femme amalgame ».

Il y a aussi des citations de la première joueuse de tennis noire numéro un mondial Venus William, du philosophe, dramaturge et écrivain français Jean-Paul Sartre, ainsi que de l’historien et mécène de la littérature britannique Georges Lyttelton.

Tout ce qu’il lui faut pour réaliser ses collages et aquarelles sur toile. Photo : Romain Pelletier

Elle les fait témoigner

Donnant une deuxième vie à des livres abandonnés, Marie-Brigitte Lehouillier, fait naître ses demoiselles en découpant des visages et collant des milliers de petits bouts de papier et y ajoutant ses aquarelles.

Elle se sert de chacune, puisque toutes ont un titre, pour livrer le fond de sa pensée sur la place des femmes d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Dans « La douce moitié », Louyer soutient que « les femmes sont la moitié du monde, non pas la douce moitié de l’homme. Qu’elles font partie des deux parties égales du tout ».

Dans « L’affranchie », elle rappelle qu’« en plus de lutter en faveur de droits égaux entre les hommes et les femmes, dans certains pays, des femmes vivent leur présent comme dans l’Antiquité en combattant pour leur propre survie, tyranisées par les préjugés de leur propre mari ».

Plus optimiste, l’artiste avance que « les petits ruisseaux font les grandes rivières. Réunies, les femmes pourraient faire basculer la Terre. Faire pencher la balance pour refaire l’équilibre pour que tout le monde soit enfin libre ».

Cette fois autobiographique, Brigitte Lehouillier rappelle qu’ayant grandi à proximité d’une voie ferrée, il lui arrivait souvent, à ses grandes sœurs et à elle, d’y jouer.

« Ma mère, nous ayant fait promettre que si un “ sifflet ” d’un train au loin se faisait entendre, nous devions sauter dans le “ fossette ”. En petites filles modèles, toujours nous lui obéissions. Et là, de part en part les herbes vertes, j’observais ces fantastiques monstres de fer issus de mon imagination. »

Une de ses œuvres : la « Dame de la Ferroviaire ». Photo : Romain Pelletier