Le CDRIN reconstruira l’épave du navire marchand Scotsman en réalité virtuelle

En activité depuis 2011, le Centre de développement et de recherche en intelligence numérique (CDRIN) est situé à proximité du Cégep de Matane. Arsenal Media - Photo Romain Pelletier

Situé à Matane et en activité depuis 2011, le Centre de développement et de recherche en intelligence numérique (CDRIN) poursuivra la reconstruction de l’épave du navire marchand Scotsman en réalité virtuelle, par le biais de l’intelligence artificielle.

Archéologues, historiens et grand public pourront alors la visiter dans ses moindres détails. Financée par le Réseau Québec maritime (RQM), cette réalisation se fera en collaboration de l’Institut de recherche en histoire maritime et archéologie subaquatique (IRHMAS) et de l’atelier de création numérique Super Splendide.

Découverte en 2002 à l’Île du Bic, près de Rimouski, puis identifiée en 2015, l’épave serait la plus ancienne (1834-1846) connue au Bas-Saint-Laurent. Le navire marchand retournait à Liverpool et son naufrage lors d’une tempête avait enlevé la vie de huit des neuf membres d’équipage.

Création d’une expérience muséale multisensorielle 

« Le projet conjoint entre l’IRHMAS et le CDRIN a permis de réaliser une première phase de prototypage financée par le programme Odyssée Saint-Laurent du RQM, grâce aux images tournées en profondeur », se réjouit Isabelle Cayer, directrice du CDRIN.

Un aperçu du travail effectué à partir d’une image captée. En haut à gauche : captation subaquatique originale 2D. En haut à droite : image 2D au rendu amélioré grâce à l’intelligence artificielle. En bas : modélisation 3D grâce à l’intelligence artificielle. Images : CDRIN

« La Phase 2 du projet, poursuit-elle, permettra d’aller plus loin en mettant ces technologies au service au patrimoine en créant une expérience muséale multisensorielle immersive, rendue possible grâce à l’équipe de création multidisciplinaire Super Splendide. »

Une première au Québec

« Il s’agit d’une première au Québec pour un projet archéologique subaquatique d’une telle envergure technologique », souligne Daniel Laroche, archéologue subaquatique pour l’IRHMAS.

« Le site, ajoute-t-il, pourrait ainsi servir de laboratoire de formation en archéologie sous-marine, une discipline qui est encore au stade de développement au Québec, en plus d’ouvrir les portes au tourisme scientifique. »

Nouvelles captations et projet de diffusion

Une deuxième mission de plongée est en préparation afin de recueillir en août un deuxième jeu de données. Pour cette mission, le CDRIN et l’IRHMAS évoquent la possibilité d’utiliser le véhicule sous-marin Deep Trekker de la Flotte opérationnelle de recherche en sciences côtières et environnementales (FORSCE) de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) pour la captation d’images vidéo et augmenter ainsi le temps de capture.

Ces nouvelles captations permettront à l’automne de tester d’autres approches d’intelligence artificielle, de raffiner le modèle de l’épave et permettre une reconstruction plus complète du navire, ainsi qu’une expérience grand public.

Un projet de diffusion de l’expérience en réalité virtuelle est prévu en 2022 au Musée maritime du Québec à l’Islet-sur-Mer. Par la suite, une tournée d’autres lieux de diffusion à travers la province et une autre à l’international sont aussi à l’étude.