Les saumons pêchés et remis à l’eau se reproduisent moins

Une étude d’un groupe de scientifiques de l’Université Laval enregistre un succès de reproduction 27% plus faible pour un saumon capturé et remis à l’eau. L’auteur principal de la recherche Raphaël Bouchard s’inquiète aussi du taux de mortalité plus élevé des saumons pêchés et remis à l’eau lorsque celle-ci est plus chaude.

L’étude publiée cette semaine dans la revue Fisheries Management and Ecology, a mesuré la survie et la reproduction des saumons de la rivière Rimouski en 2018. Le poisson charmé par la mouche d’un pêcheur vit un combat pouvant aller jusqu’à 30 minutes. Le doctorant en biologie Raphaël Bouchard croit que l’exposition du saumon à l’air l’affecte autant que l’effort pour se libérer de l’hameçon.

Entrevue avec Raphaël Bouchard doctorant en biologie Université Laval

Les observations à Rimouski contredisent une autre étude sur la rivière Les Escoumins en 2008, qui n’avait identifié aucun impact de la remise à l’eau. La température de l’eau plus froide dans les rivières de la Côte-Nord pendant la saison de pêche sportive du saumon favoriserait une meilleure survie.

La fin de la pêche commerciale et l’imposition de la remise à l’eau aux pêcheurs sportifs qui s’implantent sur le territoire du saumon atlantique depuis les années 1980, visent la protection de la ressource en déclin. L’impact de la remise à l’eau sur la survie de l’espèce reste mal documenté. On sait maintenant que cette pratique sportive réduit l’efficacité de la reproduction des femelles à produire des alevins.