« Picher, 25 ans déjà! » commémore le décès du peintre

L’exposition « Picher, 25 ans déjà! » est accessible jusqu’au vendredi 28 juillet. Photo Romain Pelletier

Tout le monde ou presque a déjà vu au moins une des toiles du peintre Claude Picher (1927-1998), originaire de Québec, qui a vécu les dernières années de sa vie à Saint-Léandre, ne serait-ce celle reproduite sur l’un des murs extérieurs du complexe culturel Joseph-Rouleau.

Mais, l’exposition intitulée « Picher, 25 ans déjà! » qui lui est consacrée depuis le 22 juin et jusqu’au 28 juillet dans ce même complexe, révèle une autre facette de sa carrière, alors qu’il était « l’enfant terrible de la peinture québécoise ».

25 ans jour pour jour après son décès

Le vernissage s’est déroulé, jour pour jour, 25 ans après son décès à l’âge de 71 ans en 1998. Une façon aussi pour sa fille, Fleur Alexandra Picher, âgée de 50 ans, revenue à Matane l’an dernier, de vivre le deuil de sa mère, Suzanne Lemelin, décédée en novembre.

Possédant la collection privée de sa famille et les archives de son père, elle a réalisé cette exposition avec le soutien de la Ville de Matane.

« Picher, 25 ans déjà! » propose de nombreuses photos noir et blanc, des portraits de famille des années 1970 et 1980, des paysages et des natures mortes, des reproductions de coupures de presse, le chevalet du peintre avec une huile sur Masonite des années 1950, ainsi que le documentaire de sa fille réalisé à partir d’un montage d’extraits de l’Office national du film et de Radio-Canada.

« Même si on prétend qu’on est une société distincte, soulignait Claude Picher, je crois qu’on est encore une colonie à beaucoup d’égards. On est toujours porté à admirer plus ce qui vient d’ailleurs que ce que nous faisons. »

La fille de Claude Picher, Fleur Alexandra Picher, près d’une des toiles d’elle réalisées par son père, né le 30 mai 1927. Photo Romain Pelletier

Grand maniaco-dépressif

Dans son discours, Fleur Alexandra Picher a rappelé que son père était un grand maniaco-dépressif.

« Lorsqu’il était en phase maniaque, il menait une vie excentrique. Il prenait l’avion pour Paris, Toronto, New York, simplement pour changer d’atmosphère, faisait venir son chevalet par avion, il dépensait des sommes folles en appels interurbains. Il débarquait à toute heure chez des amis avec quantité de homards et de bouteilles de champagne pour s’assurer leur bonne compagnie. Cependant, qu’il méprisait l’argent et qu’il se moquait de sa cote d’artiste. Il pouvait vendre ses toiles pour un rien. »

Un parcours loin d’être banal

Né le 30 mai 1927, Claude Picher a commencé à peindre vers l’âge de 7 ans. Au cours de sa carrière, il a utilisé plusieurs techniques : huile, pastel, gravure, aquarelle et gouache. En 1991, il a légué à la Ville de Matane la collection « La couleur de la Gaspésie » comprenant 100 œuvres réalisées entre 1990 et 1995.

La Galerie d’art Solange LeBel dit de Claude Picher qu’il n’a pas un parcours banal. « Né en mai 1927, cet artiste a su se différencier des autres artistes de son époque par une originalité hors du commun et par une facture à fois personnelle et universelle. Son coup de pinceau vigoureux et tout de lumière s’habille de couleurs intenses et évocatrices des histoires de son pays et des paysages à admirer. »

Le chevalet du peintre avec une huile sur Masonite des années 1950. Photo Romain Pelletier