
Notre invité du samedi a déjà occupé le poste de producteur dans les studios de CHRM 1290 il y a déjà quelques décennies. Aujourd’hui, il est réalisateur de l’émission de radio la plus écoutée au pays, en l’occurrence, l’émission matinale « Puisqu’il faut se lever » avec l’illustre Paul Arcand à Montréal. Nous rendons hommage aujourd’hui à Richard Marquis, l’ex-DJ devenu au fil du temps, producteur et réalisateur.

Un début de carrière derrière les tables tournantes
Richard Marquis, fils de Henri Marquis et Agathe Phillibert, a vu le jour à Matane le 28 juillet 1969. À l’âge de 14 ans, il fut formé par son cousin Olivain Bouffard afin d’assurer la relève en disco-mobile alors que la demande était à la hausse. C’est à partir de ce moment qu’il a découvert la magie des platines en animant des mariages, partys privés et par la suite, les clubs, dont l’Octogone situé à l’étage supérieur de l’ancien restaurant quatre saisons ainsi que le bar le 5-80 localisé autrefois à Place centre-ville.

Il se souvient d’avoir organisé de nombreux partys des Fêtes en plus d’avoir assuré l’animation de son propre bal des finissants en 1986. Le 15 mai 1988, le jeune DJ devient animateur du week-end sur les ondes de CHRM 1290. la radio des gens d’ici. Grimpant les échelons, un à un, il hérite de la portion publicitaire et amorce son apprentissage avec la console et les divers équipements de production radio. Ce sera pour lui une expérience captivante qui marquera l’amorce d’une riche carrière dans l’univers médiatique.
Le point de départ vers la grande ville
On parle parfois d’événements anodins qui peuvent s’avérer la bougie d’allumage menant vers une prolifique carrière. Après ses années derrière les tables tournantes et la console de production radio, Richard Marquis se souvient d’un projet d’enregistrement d’une capsule vidéo à l’époque avec Pierre Perreault, ancien animateur de l’émission du matin à CHRM radio et son comparse du temps, le regretté Martin Chaput.

Il s’agissait de l’enregistrement d’une chanson intitulée: « C’est Mamour! » en hommage à la mascotte des Jeux du Québec qui se tenait à Matane à l’hiver 1989. Cette ritournelle du temps était extrêmement populaire et était entendue partout!
Il avait à ce moment, rencontré une fille de l’Estrie qui était dans le groupe des missionnaires en charge des jeunes présents pour cette prestigieuse compétition. Quelques mois plus tard, au mois de juin suivant, il s’est rendu chez elle pour l’accompagner à son bal de finissants. Durant son séjour là-bas, il a rencontré des gens de la Gaspésie qui travaillaient à la station de radio CIMO 106 à Sherbrooke. Parmi eux, Fernando Gasse, Marc Dumesnil ainsi qu’Éric Arson, natif de Sayabec. C’est au début juillet 1989 qu’on lui a proposé un emploi à titre de producteur, offre qui fut acceptée sur le champ.

L’époque des Grandes Gueules
En septembre 1996, il se retrouve au sein de l’équipe du 94,3 CKMF. Cette fois, en plus de se charger de la production publicitaire, il devient réalisateur de la populaire émission Les Grandes Gueules avec Mario Tessier, José Gaudet et Richard Turcotte. Le natif de Matane a vécu sept belles années avec cette équipe de feu qui a fait rire tout le Québec.
Un monde incroyable pour lui, qui est déjà moqueur de nature. Une aventure toute spéciale qui lui a permis de réaliser beaucoup de montages et d’effets sonores afin de bonifier le spectacle en ondes. Ces souvenirs demeurent impérissables et cette aventure a été bénéfique pour lui qui lançait la même année, ses premières productions commerciales indépendantes qui lui ont permis par la suite, en 2001, de lancer sa propre compagnie Productions Richard Marquis Inc. (PRM)
Témoignage de Richard Turcotte, Un ami qui lui veut du bien
Tomber en amitié. Je ne crois pas que l’expression existe, mais elle est très à propos lorsqu’on parle de la relation entre Richard Marquis et moi.
Débuts des années 90, mon rêve est de devenir animateur radio. Je suis un cours privé de communications dans mon Sherbrooke natal. Au dernier cours, on devait créer un démo audio. Le mien avait des sonorités très « Radio Énergie », la station que j’écoutais. Mon professeur me dit: tu devrais demander pour aller y faire un stage d’observation d’un jour. Deux semaines plus tard, j’entrais dans cette station mythique, CIMO 106. On me demande de prendre place dans le studio où se trouve la console. C’est la ou j’ai fait la rencontre du King, Richard Marquis.
Entre nous deux, ça a cliqué tout de suite. Tant et si bien que quelques mois plus tard, on se retrouvait à la station le soir pour réaliser de courtes parodies musicales, que Richard diffusait le lendemain matin. J’écrivais les textes et chantais tandis que « la crevette » s’occupait de la production. À travers tous ces beaux moments de création, Richard me montrait comment fonctionnait la console et me donnait des trucs sur le métier. En contrepartie, je lui faisais découvrir la ville, en plus de lui trouver un job de DJ au bar où je travaillais et lui présentais une foule de gens…dont la mère de ses enfants.
Richard a toujours été plus qu’un DJ et/ou producteur. Lorsqu’il s’implique dans un projet, il devient un générateur d’idées et ça fait de lui un personnage dans une émission. On sent toujours sa présence magique.
Quelques années plus tard, on s’est retrouvé à bord de l’émission Les Grandes Gueules, imaginez le plaisir que j’avais de travailler avec mon grand chum et parrain de ma fille.
Richard pense toujours deux coups d’avance. Sa tête n’arrête jamais. Il a une oreille de Jedi, rien ne lui échappe.
Je lui voue un grand respect, c’est quand même lui qui a ouvert la porte à mon rêve.
Longue vie Rickéééé!
Richard Turcotte

Richard Marquis poursuit son ascension dans le domaine radio, alors qu’il travaillait comme DJ les vendredis et samedis soir dans les discothèques. Le natif de Matane se souvient d’avoir reçu un appel de monsieur Jacques Papin, propriétaire à l’époque de la station COOL FM, c’était en 2004. Le travail de producteur commercial était son travail de semaine alors qu’il se défoulait sur les tables tournantes, la fin de semaine.
Rencontre marquante qui allait à nouveau changer son destin
Richard se souvient d’avoir eu la chance d’être présenté au frère de Paul, Pierre Arcand qui était propriétaire à l’époque et qui lui avait dit: « Paul va s’occuper du contenu, toi tu seras en charge du contenant »! Ce fut l’amorce d’une grande amitié entre les deux et d’un profond respect mutuel qui se poursuit depuis maintenant 18 ans sur les ondes du 98,5. Un travail qui nécessite un lien solide entre le vétéran de l’animation et le pilote de l’émission qui doit s’assurer du temps d’antenne, du respect des pauses publicitaires et de la diffusion des entrevues qui font le grand succès de l’émission du réveil.
L’animateur de l’émission « Puisqu’il faut se lever » au 98,5 à Montréal, Paul Arcand n’a que de bons mots pour celui qui donne de la couleur à l’émission matinale.
Même s’il se sent bien loin de sa région natale, Matane est toujours dans son cœur et dans ses pensées avec les gens de sa famille, ses amis et connaissances. Il aime revenir dans son lieu natal avec ses enfants, Frédérick et Alyssa, le temps d’aller marcher sur le bord du fleuve et faire un arrêt à la radio de Matane, où tout a commencé pour lui. Fait cocasse, le célèbre animateur de l’émission « Puisqu’il faut se lever » s’amuse souvent à appeler son compatriote du matin, le p’tit gars de Matane.
