Trois points de vue sur Haïti par trois photographes à Espaces F

Les salles sont accessibles du lundi au samedi, de 9 h à 17 h. Photo Romain Pelletier

Depuis vendredi et jusqu’au 14 janvier, le centre d’artistes Espaces F de Matane propose l’exposition « Haïti – territoires informels » dans ses salles au complexe culturel Joseph-Rouleau.

Il s’agit en fait de trois points de vue photographiques de ce pays par trois photographes : Josué Azor avec « Noctambules », Emmanuel Galland avec « Recensement – Haïti 2000-2020 et Roberto Stephenson avec « Made in Ayiti ». L’un y vit, l’autre y a souvent séjourné et le troisième y a vécu plus de 20 ans.

Trois expositions en une. Photo Romain Pelletier

Incursions dans les rues

Selon Espaces F, « les incursions qu’ils proposent dans les rues de Port-au-Prince (la capitale) ne sont ni exotiques, ni catastrophiques, ni racoleuses. Les réalités déjà difficiles présentées ici précèdent le chaos actuel dans lequel Haïti se trouve plongé. Dans cet État qui n’avait déjà guère les capacités de faire respecter ses lois, chacun vit du système D – comme Débrouillardise – une question de survie ».

« Haïti – territoires informels » est accessible gratuitement du lundi au samedi, de 9 h à 17 h.

« Noctambules » de Josué Azor

Se dédiant au photojournalisme et aux arts visuels, Josué Azor documente la vie parallèle des communautés lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et asexuelles (LGBTQ+). Né en Haïti et vivant à Port-au-Prince, il privilégie les vues d’ensemble, les atmosphères, les portraits souvent tronqués et l’anonymat des lieux.

Site de l’artiste : https://josueazor.com/noctambules2

L’homophobie et l’intolérance omniprésentes en Haïti engendrent une stigmatisation sociale et violente envers les communautés LGBTQ+. Josué Azor documente cette vie parallèle. Photo Romain Pelletier

« Recensement – Haïti 2000-2020 » d’Emmanuel Galland

Artiste et commissaire d’exposition, Emmanuel Galland expose plus de 200 images d’Haïtien.ne.s portant des t-shirts, des camisoles ou des chandails.

Vivant et travaillant à Montréal, il avait pour objectif, en partie achevé, de réunir les chiffres de 0 à 100. Sa collecte s’avère surtout être celle de ces instants de vie captés au hasard de l’apparition d’un numéro. Site Facebook : https://www.facebook.com/egalland

La collecte d’Emmanuel Galland s’avère surtout être celle de ces instants de vie captés au hasard de l’apparition d’un numéro. Photo Romain Pelletier

« Made in Ayiti » de Roberto Sephenson

Né à Rome d’un père haïtien et d’une mère italienne, Roberto Sephenson cadre les présentoirs, bancs, tables, boîtes et outils fabriqués à partir d’éléments récupérés, modèles d’ingéniosité, des vendeurs qui font des trottoirs de Port-au-Prince leur boutique. L’utilisation d’un drap blanc sert l’idée de montrer l’objet tel qu’il est, hors d’un contexte dont il est issu.

Site de l’artiste : https://www.robertostephenson.com/fr/travaux/made-in-ayiti/

Comme Roberto Sephenson l’écrit à propos de « Made in Ayiti » : « Quand on a faim, quand on n’a rien, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a ». Photo Romain Pelletier