Un char allégorique à Matane pour dénoncer la rareté des logements abordables

Le coordonnateur d’Action-Logement de l’Est, Sylvain Dubé, s’adressant aux manifestant.e.s qui dénoncent cette crise de logement. Photo Romain Pelletier

Face à la pénurie de logements, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Action-Logement de l’Est et le Comité logement Bas-Saint-Laurent demandent au gouvernement du Québec de financer de nouveaux logements sociaux et de relancer le programme d’aide AccèsLogis.

Pour donner plus de visibilité aux conséquences de cette crise du logement abordable, le FRAPRU s’est arrêté ce matin devant l’immeuble de La Cuisine collective de la région de Matane avec son char allégorique, en fait l’évocation d’une maison, tirée par une camionnette.

Près d’une vingtaine de locataires de la région en ont profité pour y déposer des affiches avec leurs messages représentant leurs problèmes et leurs solutions. Le char allégorique, qui en était à son deuxième déplacement après celui de Montréal, poursuivra sa tournée du Québec jusqu’à la mi-février.

Le char allégorique, décoré par les créations de locataires de Saguenay (avec leurs souris en peluche), Matane, Rimouski, Montréal, Sherbrooke, Gatineau, Trois-Rivières, l’Assomption et Québec, sera déposé à la mi-février devant l’Assemblée nationale au terme d’une manifestation. Photo Romain Pelletier

Appauvrissement des locataires à faible et modeste revenus

« Les locataires à faible et modeste revenus de Matane, mais de partout en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et dans le Bas-Saint-Laurent sont durement affectés par la rareté de logements. Ils s’appauvrissent de plus en plus, et ça risque d’aller en empirant si rien n’est fait », s’inquiète Sylvain Dubé, coordonnateur d’Action-Logement de l’Est.

« Trop de locataires, ajoute-t-il, doivent déjà couper dans la nourriture, se priver de l’essentiel pour eux et pour leurs enfants, parce que les logements décents véritablement abordables manquent. Les organismes d’aide alimentaire ne peuvent pas remplacer le filet social et un financement adéquat de programmes sociaux comme le logement social. »

Le coordonnateur d’Action-Logement de l’Est, Sylvain Dubé. Photo Romain Pelletier

Pour éviter que la situation devienne hors de contrôle

Le coordonnateur du Comité logement Bas-Saint-Laurent, Alexandre Cadieux, constate l’augmentation rapide des prix. « Des logements qui étaient encore abordables il y a quelques mois, note-t-il, disparaissent. Ça prend donc du logement social sous différentes formes, coopératives, organismes sans but lucratif et Habitation à loyer modique (HLM), et maintenant, sous peine que la situation devienne hors de contrôle. »

Le coordonnateur du Comité logement Bas-Saint-Laurent, Alexandre Cadieux, en compagnie de locataires ayant déposé leurs affiches dans le char allégorique. Photo Romain Pelletier

Selon l’organisatrice communautaire du (FRAPRU), Catherine Lussier, « ce n’est pas un chèque de 600 $ qui permettra à un locataire à faible revenu de ce logement décemment durablement. Alors que tout devrait être fait pour accélérer la cadence ».

Selon l’organisatrice communautaire Catherine Lussier, il faut des logements sociaux. Photo Romain Pelletier